Sous la IIIe République
Le 18 mars 1871, après le siège de la capitale et la défaite française dans la guerre contre la Prusse, le peuple de Paris se soulève contre le gouvernement national à majorité monarchiste et proclame la Commune. L’insurrection populaire dure deux mois, voit l’ébauche d’un système autogestionnaire et communiste, mais elle est écrasée dans un bain de sang par les forces loyalistes et l’armée prussienne. La répression fait des milliers de mort-e-s, 30 000 fusillé-e-s, des milliers d’emprisonné-e-s, des milliers de déporté-e-s dans les bagnes.
C’est une grande défaite pour le mouvement révolutionnaire mais pas la fin de la lutte de classe.
13 ans après le soulèvement historique, le monde ouvrier lutte toujours contre les conditions de travail imposées par la grande industrie en plein essor et contre l’état bourgeois qui la soutient.
Les années qui suivent verront l’émergence des syndicats regroupés dans les Bourses du travail, le développement des mutuelles, l’apparition de nombreuses coopératives ouvrières et la légalisation des syndicats. La Confédération générale du travail (CGT), syndicat à tendance révolutionnaire se crée. Les organisations socialistes se réunissent.
1884-1914, ces trois décennies de luttes acharnées sous la IIIe République ne se sont jamais reproduites avec autant d’intensité et une durée comparable, avec autant d’acquis pour le prolétariat. La première guerre mondiale mettra fin momentanément à l’élan révolutionnaire.
Ces années fructueuses, nous allons les évoquer à l’occasion de cette causerie avec Christian Pataud. C’est une page de notre histoire, un temps de mémoire, une façon de rendre hommage à celles et ceux qui ont lutté pour notre émancipation.