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Message de la zad87

Suite à l’emprisonnement de 3 personnes pour délit de solidarité

Suite à l’emprisonnement de 3 personnes pour délit de solidarité il est possible de leur écrire : Theo Buckmaster, n° d’ecrou 188398 Bastien Stauffer, n° d’ecrou 188399 Eleonora Laterza (italienne si certains peuvent lui écrire dans cette langue), n° d’ecrou 188381 Centre pénitentiaire de Marseille-Baumettes, 239 Chemin de Morgiou, 13009 Marseille.

TROIS POTES EN PRISON

Cela fait des mois que des personnes s’organisent depuis la vallée de
la haute Durance jusqu’en Italie en solidarité avec les migrant-es et
contre les frontières.

Dimanche, suite à une rencontre-débat sur le thème des frontières en
Italie, une marche spontanée est organisée de Clavière à Briançon.
Elle aura pour but de permettre le passage de la frontière a une
trentaine d’exilé-es. Elle fait aussi réaction au renforcement
croissant du dispositif policier et militaire , et à la présence, le
même weekend, du groupe fasciste « Génération identitaire » sur le
territoire.

Cette manifestation s’est déroulée sans encombre jusqu’au refuge
solidaire. En fin d’après midi, 6 personnes ont été interpellées
de manière arbitraire et placées en garde à vue, un camarade s’est
fait violemment tabassé et des personnes gazées. Le motif de la garde
à vue : « aide à l’entrée d’étranger-es en situation
irrégulière », avec comme circonstance aggravante, le délit en bande
organisée.

Trois d’entre eux-elles ont été relâché-es, et les 3 autres se
sont vus prolongé-es leur garde à vue. Ce mardi, ils-elles
comparaissaient en comparution immédiate à Gap (l’info est venue de
l’avocat commis d’office, il semble que tout ait été fait pour que
personne ne soit au courant). Ils-elles ont refusé la comparution
immédiate et demandé le report de l’audience, fixée finalement au
31 mai. D’ici l’audience, le tribunal a décidé de les placer en
détention préventive.

Nous étions une trentaine à assister à l’audience sous haute
surveillance : 8 camions de crs devant le tribunal, PSIG et police dans
la salle. L’entrée au tribunal était conditionnée à la
présentation et la photocopie d’une pièce d’identité.

Dans la mesure où la comparution immédiate a été refusée, le
tribunal devait statuer sur le devenir des 3 personnes en attendant
l’audience.

Le procureur basait son réquisitoire absurde sur le contexte politique
local. Il a en effet tenté de faire porter aux prévenu-es tous les
événements du week end (citant le texte du carnaval sauvage contre les
frontières, un communiqué de tous migrants, et bien sûr la marche de
dimanche). Le carnaval de gap et la marche de dimanche sont deux
événements distinct, et si l’objectif est de juger les
participant-es à ces événements, alors pourquoi ne sommes nous pas
600 en prison ???? Il a ensuite fait part de sa crainte d’une
réitération des actes tant que les personnes ne sont pas jugées. Il
serait préférable d’incarcérer les potes plutôt que de leur
laisser la possibilité de commettre de nouveaux délits … de
solidarité. N’étant pas sûr de lui, le proc requiert la détention
préventive mais ouvre la porte à un simple contrôle judiciaire pour
s’assurer que les prévenu-es ne se volatilisent pas.

Face à ce réquisitoire hasardeux, les avocat-es fournissent divers
documents : promesse d’embauche pour l’un, attestations
d’inscription en fac pour les autres, contrats de location et même
attestations d’hébergement en france en attendant l’audience. Ce
qui constitue des garanties de représentations suffisantes. Les
avocat-es mentionnent ne jamais avoir eu des dossiers aussi complets
pour une comparution immédiate.

Avant la délibération, une sorte de sérénité était palpable dans
la salle. Mais quelques minutes plus tard le délibéré est rendu :
mandat de dépôt et détention préventive. A gap pour les copains (le
proc aura même l’indécence de signaler au juge que la prison est
déjà pleine à craquer) et à marseille pour la copine. Nous sommes
sous le choc.

Désormais les choses sont claires, tu peux faire de la prison pour
avoir participé à une manifestation ayant permis à une trentaine de
personnes de traverser la frontière.

Un cap est clairement franchi en matière répressive est c’est
insupportable. Encore plus insupportable lorsque l’on entend le proc
parler des individus de génération identitaire comme pacifistes.
Rappelons qu’ils avaient affrété un bateau l’an passé pour
empêcher l’assistance des secouristes en méditerranéenne, et que
là ils s’improvisent police aux frontières avec de gros moyens,
qu’ils ont saccagé une partie de la montagne,qu’ils incitent la
mise en danger de personnes, et que l’état choisit de ne pas les
poursuivre…

Nous constatons sans surprises que police, justice et état veulent
prendre ces 3 personnes en exemple et stopper la solidarité. Nous ne
sommes pas dupes. Ne répondons pas aux tentatives d’intimidation et
de division du pouvoir. Soyons tous délinquants solidaires ! Nous
appelons à des rassemblements massifs. Plus que jamais nous avons
besoin de soutiens physiques !

Face à une décision si politique, la réponse doit être massive,
politique et médiatique.
Nos camarades sont en prisons. Pour certain-es, venu-es pour la
première fois dans le briançonnais et sans savoir exactement dans quoi
ils-elles mettaient les pieds. Ils-elles risquent des mois et des mois
de prison encore, suite au jugement. D’autres arrestations,
incarcérations, sont à prévoir ! Faisons pression sur le gouvernement
pour qu’il comprenne qu’on ne laisse rien passer.

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